L'Algérie, c'est le pays de ma mère

Une création deMarion Pillas

Enfant de pied-noir et du paradis perdu

Enregistrements
février 19

Mise en ondes & mix
Arnaud Forest

Réalisation
Marion Pillas

Production
ARTE Radio

« On ne raconte pas la guerre à ses enfants »

"Mon truc à moi, c’est l’Algérie. Pas l’Algérie dont on parle aux infos, mais plutôt celle des livres d’histoire ou des chansons d’Enrico Macias. C’est le "paradis perdu" que ma famille pied-noire a quitté en 1962. 
De cette histoire je ne sais pratiquement rien. De la vie de ma famille là-bas, de la guerre civile et de leur exil, je n’ai que des bribes de récit, des anecdotes… et des photos de gens en maillot de bain ! En 2012, on a trouvé le journal de mon grand-père en vidant son bureau. Il y raconte l’année 1962, la guerre, les attentats, les derniers soubresauts de l’Algérie française. Ça nous a fait l’effet d’une claque. 
Ma mère a bien voulu me raconter : les bombes qui explosent dans la rue, ses terreurs d’enfant et ce qu’il en reste encore aujourd’hui. Et comme je voulais savoir si cette mémoire de la guerre d’Algérie était aussi compliquée pour tout le monde, je suis allée voir ma copine Saleha, fille de harki et de FLN, mais aussi Olivia, qui a une mère pied-noire comme moi."

Marion Pillas est autrice et productrice de documentaires. Elle commence à interroger sa mémoire familiale en fac d’histoire avec la rédaction d’un mémoire sur le Centenaire de la conquête de l’Algérie en 1930. En 2012, elle co-signe pour France 3, avec Frédéric Biamonti, le film "L’amère patrie : le retour des français d’Algérie".

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A 20 ans, Rémi, Georges, Gilles et les autres se sont retrouvés soldats, appelés au cœur de la guerre d’Algérie. Une guerre sans nom et sans visage, avec son lot d’atrocités et de crimes. A leur retour en France, personne ne leur a posé de questions : ni leurs femmes, ni leurs parents. Comme beaucoup d'autres ils se sont tus.  
50 ans plus tard, c’est le déclic quand ils reçoivent leur pension d’ancien combattant. Impossible pour eux d’accepter cet argent pour des crimes qu’ils ont commis là-bas. Alors Rémi et ses amis, une bande de vieux paysans retraités du Tarn, fondent la 4ACG, Association des Anciens Appelés d’Algérie Contre la Guerre. Par ce biais, ils reversent leur maigre pension à des associations humanitaires en Algérie. Mais surtout, ils permettent à tout nouvel adhérent de raconter pour la première fois son histoire de la guerre d'Algérie. Des témoignages émouvants et pas militants, qui font la part des horreurs. Des récits durs et d'autant plus nécessaires pour lever les tabous sur une guerre qui n'a jamais dit son nom.