"Malheur niveau 2" : la folie racontée de l'intérieur et à l'iPhone est assurément la plus belle tranche d'humanité qu'on puisse écouter.

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    « 100 grammes de haricots rouges, une soupe et une tartine de beurre de cacahuètes »

    C’est comme un murmure au fond du cerveau. Des pensées parasites permanentes. Au sujet du ventre (est-ce qu’on va voir mon bourrelet avec ce t-shirt ?), des fesses (pourquoi j’ai repris du gratin dauphinois ?) ou des cuisses (ce petit paréo sera parfait pour cacher ma culotte de cheval). En effet, ça ne vole pas très haut, et on est au courant qu’il y a mieux à faire que de surveiller ses kilos. Mais le fait est que ça nous pourrit la vie, surtout si on est une femme. Les psychologues appellent ça l’anxiété corporelle : une forme de haine de soi chevillée à la cellulite et qui condamne à manger des endives. 
    D’où vient cette tyrannie de la minceur ?  Pourquoi intériorise-t-on si docilement la règle sociale qui fait de la minceur une condition sine qua non de la beauté ? Alors qu’elle rend tout le monde malheureux, et provoque de graves troubles du comportement alimentaire chez 5% des adolescentes ? Et surtout, comment s’en libérer ? 

    Pour ce dernier épisode avant la plage , Delphine Saltel sonde les méandres de notre rapport au corps et l’obsession contemporaine pour la taille 38. Désespérée de voir sa fille stresser sur son poids à même pas 12 ans et demi, elle part à Poitiers consulter deux chercheurs en psychologie sociale qui étudient les mécanismes de la comparaison sociale, l’exposition passive aux normes de minceur et leur impact sur la psyché féminine.  Elle croise le récit d’Eloïse, une jeune femme fascinée par l’élection de Miss France et touchée par l’anorexie, avec celui de la réalisatrice féministe Ovidie. Une plongée dans le bain culturel qui abreuve nos posts Instagram et nos imaginaires conditionnés. Car il est urgent de dégraisser nos méconnaissances, et de faire fondre les injonctions au summer body

    Merci à Xavier de La Porte

     

    Avec : 
    - Ovidie, autrice et réalisatrice
    - Armand Chatard, professeur de Psychologie sociale à l’université de Poitiers
    - Leila Selimbegovic, Maître de conférences à l’Université de Poitiers
    - Eloïse
     

    Références :
    - Tu n’es pas obligée, Ovidie et Diglee, Editions la ville brûle, 2022
    - Beauté fatale, Mona Chollet, Editions de la découverte, 2012
    - L’impact de l’exposition à des images de minceur idéalisée sur l’insatisfaction corporelle chez des jeunes femmes françaises et italiennes, Rachel Rodgers et Henri Chabrol, Elsevier, 2009
    - The impact of exposure to unrealistically high beauty standards on inhibitory control, Leïla Selimbegovic, Catherine Juneau, Ludovic Ferrand et al., Presses Universitaires de France, 2019
    - The effect of experimental presentation of thin media images on body satisfaction: a meta-analytic review, Lisa Groesz et al., International journal of eating disorders, 2001
     

    Vivons heureux avant la fin du monde
    Comment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.

    • Une création

      de Delphine Saltel

    • Mise en ligne

      06 juillet 2022

    • Enregistrements

      mai-juin 22

    • Texte, voix, prises de son

      Delphine Saltel

    • Réalisation et mix

      Charlie Marcelet

    • Illustration

      Mathilde Rives

    • Production

      ARTE Radio

    Vivons heureux avant la fin du monde
    Vivons heureux avant la fin du monde

    Vivons heureux avant la fin du monde

    Comment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Comme dans sa série à succès « Y’a deux écoles » sur le choix entre école publique ou privée, Delphine Saltel n’hésite pas à mettre en scène son quotidien dans son premier podcast, « Vivons heureux avant la fin du monde ». Partant de scènes domestiques (ses deux filles veulent faire les soldes ; son compagnon l’agace dès le réveil) l’autrice creuse avec humour sa culpabilité renouvelable. Mais l’ancienne prof et documentariste à France Culture reprend vite le dessus pour mener avec rigueur ses enquêtes et entretiens. Le coton bio est-il vraiment écolo ? Pourquoi vivre en couple semble parfois impossible ? Peut-on se passer d’un smartphone ? Avec une bonne dose d’autodérision, une curiosité et une empathie rafraîchissantes, l’autrice part à la rencontre des témoignages, des expériences concrètes et des nouvelles théories peu médiatisées.
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