LA CITÉ DES HOMMES
Ma cité s’appelait, « Paganini », mais pour nous c’était Paga. Une cité de l’Est parisien. Une cité populaire du XXe arrondissement sortie de terre, au milieu des années 80. 20 bâtiments, 600 logements, 2000 habitants, un parc, une école, un cabinet médical, un magasin alimentaire, un coiffeur et, deux restaurants. Je suis arrivée à Paga à 6 ans en 85. J’en suis partie à 22 ans en 2001. 15 ans ! dans l’appartement 73, 7e étage, bâtiment 7, des immeubles roses. Vivre à Paga dans ces années-là, selon qu’on soit une fille ou un garçon, c’est pas la même chose. A l’extérieur, ce territoire semble exclusivement masculin. Les garçons qui y habitent sont aussi les gardiens de la cité. Leur cité, ils la connaissent dans ses moindres détails : des halls au parking, des toits aux caves : ils en détiennent les clés. Ils l’occupent, ils la squattent, ils la défendent, ils se battent pour elle, ils la malmènent, mais surtout ils l’aiment profondément. C’est, cette histoire que racontent Cédric, Charlin, Samir, Robinson, Franck, Madala, Mohamed, Giscard, Tarik, Rodney, Silvio, Guillaume et Kassim. Pendant 9 épisodes, ils évoquent : l’arrivée, l’amitié, la mixité, la délinquance, mais aussi la guerre des clans, la charriance, les filles, le démantèlement et pour finir l’héritage de cette expérience commune.