BookmakersÉpisode 72

Frédéric Martin (2/3)

Une création deRichard Gaitet

La joie ardue de « L’Art de la joie »

Une création

deRichard Gaitet

Enregistrements
janvier 23

Entretien, découpage
Richard Gaitet

Prise de son
Samuel Hirsch

Montage, réalisation, mixage
Thomas Loupias

Musiques originales
Thomas Loupias, Samuel Hirsch

Lectures
Emma Bouvier, Elena Zenone

Illustration
Sylvain Cabot

Remerciements
Nina Stavisky, et le public du Palais de Tokyo

Production
ARTE Radio

« En fin d’écriture, l’auteur est à bout de forces. Tu dois l’amener vers sa limite. »

Bookmakers #23 - L'invité du mois : Frédéric Martin
Fils d’un marin et d’une ouvrière, enfant des quartiers nord de Marseille et des paysages tahitiens, Frédéric Martin, 48 ans, a fondé en 2012 les éditions Le Tripode. Cette petite maison indépendante basée à Paris (quatre salarié·e·s) compte parmi les plus respectées du milieu pour l’originalité de son catalogue, sa rigueur textuelle et la beauté graphique de ses ouvrages. « Je publie, dit-il, des auteurs très libres, presque anars, pas mondains. Très peu de Parisiens. Des chats sauvages. » Parmi près de 250 titres et environ 20 nouveautés par an, citons l’Estonien Andrus Kivirähk et son « Homme qui parlait la langue des serpents » (75 000 exemplaires vendus en France depuis 2013, Grand Prix de l’Imaginaire), Valérie Manteau (prix Renaudot 2018 pour « Le Sillon », 72 000 exemplaires vendus), Bérengère Cournut (prix du roman Fnac 2019 pour « De pierre et d’os », 150 000 exemplaires écoulés), et Mathieu Bélézi, lauréat 2022 du prix du journal Le Monde avec « Attaquer la terre et le soleil ». Ou encore : des peintures rares d’Hugo Pratt, les vers « luisants » de Brigitte Fontaine et les contes macabres d’Edward Gorey. Il se demande souvent : pourquoi publier quelque chose qui existe déjà ?

Frédéric Martin (2/3)
C’est un chef-d’œuvre envoûtant de la littérature italienne, qui fut d’abord refusé par tous les éditeurs de son pays puis sauvé de l’oubli par une poignée d’amoureux transis, dont Frédéric Martin. En 2005, grâce à son acharnement au cœur des éditions Viviane Hamy, la résurrection française de « L’Art de la joie » de Goliarda Sapienza, traduit par Nathalie Castagné, devient un événement en librairies. En deux ans, il se vend 100 000 exemplaires et quinze traductions de ce merveilleux roman d’émancipation de 600 pages, écrit en 1967 et 1976 par une Sicilienne qui mourut dans la misère sans l’avoir vu publié. Réédité par le Tripode, il s’en écoulera de nouveau 115 000 copies rien que dans l’Hexagone et lancera la traduction de l’œuvre intégrale, qui se poursuit d’année en année.
Dans ce deuxième épisode, Frédéric Martin raconte les coulisses de ce best-seller, son départ de chez Viviane Hamy avec l’arrogance d’un « enfant gâté », puis sa rencontre avec Benoît Virot et la naissance des éditions Attila. De 2009 à 2013, ce fabuleux tandem de bêtes de travail expérimente une idée du métier où l’éditeur « fait tout » (corrections, graphisme, attaché de presse, jusqu’au choix de la teinte et du grammage du papier), au service d’œuvres inclassables ressorties des limbes, signées Edgar Hilsenrath ou Jacques Abeille. Comme une sorte de prélude à l’aventure du Tripode.

Bookmakers

Un podcast qui écoute les écrivain.e.s détailler leurs secrets d’écriture, comme une plongée dans le making-of de la littérature.

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