Le Terril jeune
Une création deJeanne Robet
Dans le lotissement où j'ai grandi, comment vivent les ados d'aujourd'hui ?
Enregistrements
18-20
Prises de son, texte et voix
Jeanne Robet
Mise en ondes & mix
Arnaud Forest
Guitare
Jules Benveniste
Illustration
Matthias Picard
Production
ARTE Radio
Le temps d'un été, Jeanne retourne vivre dans le décor de son adolescence : un lotissement dans les Bouches du Rhône, au pied des collines de Pagnol et d'une ancienne mine de charbon. Ni en ville, ni tout-à-fait à la campagne, dans la France des rond-points, des tondeuses à gazons et des sardines à la plancha. Jeanne se replonge dans ses années 90, ado perdue au sein d'un hameau tout neuf, à l'époque un peu prolo, avec les jeunes du coin assis sur leurs scooters à l'arrêt de bus, alors que son éducation très ouverte la pousse à voyager loin. Aujourd'hui, les arbres et les piscines ont poussé, les enfants de cadres ont remplacé les fils et filles d'ouvriers, mais le théâtre des opérations des ados n'a pas tellement changé : vingt-deux maisons collées à vingt-deux garages, la placette pour les petits, le terril comme terrain de jeux, l'arrêt du car comme spot de rendez-vous. Alors à quoi rêvent-ils, ces adolescents qui vivent dans le lotissement aujourd'hui ? Où sont leurs frontières, leurs espaces de liberté ? La garrigue est-elle plus verte ailleurs ?
Jeanne Robet
Née en 1979, Jeanne Robet écrit et réalise des documentaires, des audio-guides et des créations sonores pour la radio et les musées. Après une formation en audiovisuel en France et à Londres, elle s'oriente vers la création et le documentaire sonores en intégrant l'équipe d'ARTE Radio en 2003, où elle se forge une solide expérience en production de podcasts. A partir de 2010, elle poursuit son travail d’auteure et de réalisatrice sonore en indépendante. Plutôt connue pour ses montages excentriques et sa recherche de personnages interlopes qui tendent vers la fiction ("Violent femmes", "Crackopolis"), "Le Terril jeune", est le second documentaire où elle livre des bribes de son histoire personnelle, après la comédie familiale "Quelque chose en nous de Tunisie".
Vous aimerez aussi
Quelque chose en nous de Tunisie
Les soeurs Cordroc'h, ex-soixante-huitardes, partent en pélerinage sur les traces de leur père, ancien pied-noir de Tunisie. Elles sont accompagnées du cousin Jean-Marie, au franc-parler bien réactionnaire. Chacun tente à sa manière de renouer le dialogue avec les Tunisiens. Jeanne Robet, petite-fille de Joseph Cordroc'h, mêle leurs divergences d'approche aux récits du grand-père enregistrés sur cassette. Une comédie familiale sur fond de Tunisie post-révolutionnaire.
54 ans et 2 mois
« Vitry… Je n’y suis jamais retournée, tu ne viendrais pas avec moi ? » demande ma mère, avec cette façon qu’elle a de poser des questions négatives, comme pour se préserver d'avance d’un refus. Je l’ai donc accompagnée Cité des Peupliers à Vitry-sur-Seine, 54 ans et 2 mois après son départ. Elle est partie en train de nuit, juste après le décès de sa propre mère. Ma mère avait 8 ans, sa mère 28. Et déjà une vie de biture, à boire du vin rouge tous les jours, en solitaire, jusqu’à en mourir. La rencontre de Gisèle, voisine de l'époque, réactive la mémoire de ce sordide secret de famille.
Malgré elle, ma mère fait récit, conte, raconte, libère ce dont on ne parlait pas. Ce dont on ne devait pas parler.