Nina Almberg
—14 sons
Pikolèt
Le Picolette ou pikolèt en créole, c'est un petit passereau d'Amérique du Sud réputé pour son chant. Les Brésiliens en sont fous, les Français de Guyane aussi. Dans les rues de Cayenne ou de Saint-Laurent du Maroni, il est courant de voir des hommes, souvent jeunes, une cage sous le bras, promener leur pikolèt. C'est une passion presque exclusivement masculine, un genre de tuning pour amateurs de petits oiseaux...
Car les Picolettes sont l'objet de beaucoup de soins : leurs maîtres leur achètent des cages coûteuses, les bichonnent, et surtout leur enseignent des mélodies, soit en les chantant, soit en leur passant de la musique dans un caisson étanche de "programmation". En effet, le Picolette adulte pourra chanter les mélodies qu'il a entendues bébé. Régulièrement, on organise des concours de chant, et les passionnés s'affrontent chaque année pendant la coupe de Guyane.
Avec la participation d'Eddy, Melvin, Yoan, Jocelyn et leurs pilokèt.
Per comme personne (6/6) : Per, mon père
Je pars au Danemark pour tenter d'en savoir plus sur mon père, ses amis et sa famille. C’est l’histoire d’un deuil et d’une réconciliation.
Mon père fait partie de la génération du baby-boom. Celle qui a eu 20 ans au début des années 1970. Celle qui voulait faire la révolution. On m'a toujours dit qu'il a eu une vie incroyable : il a voyagé aux quatre coins de la Terre, il a vécu à Katmandou, il a fait de l''import-export d'habits ethniques, de tapis, et même du trafic de drogue. J'ai grandi avec toutes ces histoires fabuleuses, sans vraiment les connaître : Per, mon père danois au nom prédestiné, a été porté disparu quand j'avais six ans. Sa mort est toujours restée inexpliquée. Peu après la naissance de mon fils, je suis partie à sa recherche. Ce que j'ai trouvé dépasse en rocambolesque tout ce que j'aurais pu imaginer. Tout est vrai, et du coup j'en ai fait une fiction.
Per comme personne (5/6) : Amour perdu
Avec ma mère, Per a tenté un nouveau départ, mais tout a basculé quand ils sont partis en Indonésie en 1994. Les fantômes du passé sont revenus le hanter.
Per comme personne (4/6) : Allo maman coco
OK, donc mon père disparu quand j'avais six ans était un trafiquant et une balance. Je décide de questionner ma mère, mais trouver un moment pour lui parler s'avère plus difficile que prévu.
Per comme personne (3/6) : Per in the sky
Martina, une autre ancienne connaissance de Per, fait irruption dans ma vie. Ils ont vécu ensemble et leurs activités illicites étaient plus importantes que je ne le pensais.
Per comme personne (2/6) : L'ami de mon Per
Je passe mes journées à correspondre avec Ole, ornithologue et meilleur ami de jeunesse de Per, mon père danois. Il ignore tout des derniers moments de Per, porté disparu il y a 25 ans alors qu’il voyageait en Angleterre. Pourquoi ont-ils perdu contact ?
Per comme personne (1/6) : L'oiseau va sortir
L’un de mes premiers souvenirs : j’ai six ans et ma mère m’annonce que mon père est décédé. Mon père était danois et il s’appelait Per. Ca s'invente pas. 25 ans plus tard, et juste après la naissance de notre fils, mon copain et moi regardons une vieille photo d'un ami de mon père. Derrière la photo, le nom d'un ornithologue, Ole. Peut-être qu'il sait quelque chose ?
Mon père fait partie de la génération du baby-boom. Celle qui a eu 20 ans au début des années 1970. Celle qui voulait faire la révolution. On m'a toujours dit qu'il a eu une vie incroyable : il a voyagé aux quatre coins de la Terre, il a vécu à Katmandou, il a fait de l'import-export d'habits ethniques, de tapis, et même du trafic de drogue. J'ai grandi avec toutes ces histoires fabuleuses, sans vraiment les connaître : Per, mon père danois au nom prédestiné, a été porté disparu quand j'avais six ans. Sa mort est toujours restée inexpliquée. Peu après la naissance de mon fils, je suis partie à sa recherche. Ce que j'ai trouvé dépasse en rocambolesque tout ce que j'aurais pu imaginer.
Sang tabou
Il y a plusieurs années, ma cousine Malou et mon amie Esther m'ont parlé du flux instinctif libre, une méthode qui consiste à retenir son sang dans son vagin lorsque l'on a ses règles. Plus besoin de serviettes, de tampons, ni même de coupe menstruelle : on contracte le périnée, puis le sang s'écoule de lui-même lorsqu'on va aux toilettes. Au bout de quelques mois, cela devient un automatisme. Je ne les ai pas crues. J'ai évité de penser à mes règles et au tabou fondateur qu'elles constituent pour notre société. J'en ai parlé avec Elise Thiébaut, auteure de "Ceci est mon sang" (La découverte). Et puis un jour, mes amies ont fini par me convaincre d'essayer...
Extraits de pubs vintage et textes de : Pline l'Ancien, "Histoire naturelle", 77 après JC - Claude Levi-Strauss, "l'Origine des manières de table", 1968 - Coran, sourate II, verset 222, VIIème siècle après JC - Saint-Grégoire, "Homélie 29", Vème siècle après JC - Tardieu, "Manuel de pathologie et de clinique médicale", 1873 - Séverin Icard, "la Femme pendant la période menstruelle : étude de la psychologie morbide", 1890 - Sigmund Freud, "Nouvelle Conférence d'introduction à la psychanalyse", 1932.
La dernière Amazone
Nina Almberg est partie sur les traces des Amazones. Voyageant de Belém au fleuve Nhamundà, au cœur de l'Amazonie brésilienne, elle croise les témoignages des habitant.e.s et les récits des conquistadors du XVIème siècle. A l'époque, on est persuadé d'avoir trouvé en Amérique du Sud les tribus de femmes guerrières dont parlent les légendes de la Grèce antique. Mais les Amazones sont-elles seulement une légende ? En remontant le fleuve, le mythe fait place à une incroyable réalité...
Ce projet a bénéficié de la bourse SCAM Brouillon d'un rêve sonore 2015.
J'apprends le Danemark
Je suis née au Danemark. Mon père était danois, ma mère française. Lorsque j'avais six ans, mon père est décédé. Avec ma mère, nous sommes parties nous installer en France. À partir de ce moment-là, je n'ai plus jamais voulu prononcer un seul mot de danois et je n'ai jamais assumé ma part de danité. Mon père danois n'appréciait pas son propre pays. Ma mère française adore toujours le Danemark. Tous deux étaient très engagés en faveur des réfugiés et ne fréquentaient pratiquement que des étrangers. Comment dans ces conditions se sentir appartenir à un pays ?
J'ai décidé de retourner au Danemark. J'ai bredouillé quelques mots de danois et j'ai rencontré des personnes qui, comme moi, se posent des questions de langue et d'identité.
Coco-Colo
Raymonde, Simone et Colette, vaillantes octogénaires, ont passé leurs étés d'enfance à la colonie de vacances de la ville d'Ivry dans les années d’après-guerre. Planté au milieu d'une forêt de pins près du village charentais des Mathes, ce camp est un emblème du communisme municipal et de l'engagement du PC en faveur de l'enfance. Il est le lieu d'expérimentations éducatives originales, comme un conseil des enfants baptisé « Villanous ». C'est également l’un des rares camps d'été mixtes dans les années 50. Maurice Thorez vient parfois visiter les petits « colons » et les tentes marabout s'appellent « Russie » ou « Les marins de la mer Noire »...
La mairie d’Ivry, communiste sans interruption depuis 1925, envoie aujourd’hui encore des enfants à la colo des Mathes. Raymonde, Simone et Colette n’ont jamais quitté cette ville de la banlieue parisienne (94).
Merci à Alex, Anna, Lou et Raïan, jeunes lecteurs des carnets rédigés par des colons ivryens aux Mathes en 1949 et 1951. Merci aux Archives municipales d’Ivry. Extraits de Ivry ou vingt ans de gestion municipale communiste (1945) et de Les châteaux du bonheur d’Albert Mourlan (1936), deux films conservés par Ciné-Archives.
J'ai appris la France sur des cassettes de Brel
'Amsterdam', 'Les Bergers...' : bizarrement, les chansons de Jacques Brel rappellent à Monjia sa Tunisie natale, et l'aident à supporter son exil. Arrivée en France en 1981 pour retrouver son mari, travailleur dans le bâtiment, Monjia ne parle pas le français. Seule toute la semaine au 4ème étage d'un HLM d'Angers, elle écoute des cassettes de Brel. Elle commence à noter des phrases pour améliorer son français et s'enregistre sur ces mêmes cassettes. Peu à peu, Monjia fait des progrès...
Loin de la cité
En 1979, Sylvie et Fabienne sont deux ados qui habitent Aulnay-sous-Bois en région parisienne. Elles témoignent dans un film documentaire de Jean-Pierre Gallèpe sur la jeunesse des cités. Pour les deux soeurs, ces années sont celles de l'ennui. Pour la cité, c'est l'apparition de l'héroïne, la dégradation de l'habitat et le départ des ouvriers français vers les banlieues pavillonnaires. Nina Almberg mesure avec elles le chemin parcouru depuis cette archive étonnante.
Remerciements : Jean-Pierre Gallèpe pour son film 'A force, on s'habitue' et Tangui Perron (Périphérie).
Spéculum-partie
Brigitte, Michèle, Anne et Catherine étaient membres du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC). Même après la loi Veil de 1975, elles ont continué à pratiquer des avortements à la maison de façon illégale. Parce qu'à l'époque la loi n'est pas toujours bien appliquée dans les hôpitaux, et l'avortement pas remboursé par la Sécurité sociale. Surtout, le MLAC de Paris XXème milite contre la médicalisation du corps des femmes. Celles-ci apprennent aussi à s'examiner et à poser des stérilets dans la joyeuse ambiance des années 1970. En contrepoint, les manifs des catholiques intégristes opposés à l'avortement nous rappellent que ce combat n'est jamais tout à fait gagné.